Gathen, Jonas
(2024)
Essais en macroéconomie du développement.
Toulouse School of Economics (Toulouse).
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Abstract
Quels sont les moteurs de la croissance économique et du développement et comment les pays pauvres deviennent-ils plus riches ? Cette question fondamentale sur la macroéconomie du développement est la motivation sous-jacente de cette thèse. Les trois chapitres se concentrent sur différents aspects du processus de développement.Dans le premier chapitre, coécrit avec Oscar Fentanes, nous nous demandons comment quantifier l'effet des politiques dans les économies où les entreprises sont confrontées à des frictions d'ajustement et où l'environnement économique change constamment. Dans ces conditions, à tout moment, l'économie réagit aux nouveaux changements de politique tout en continuant à s'adapter aux changements précédents. Nous montrons comment démêler empiriquement ces deux aspects à l'aide d'un modèle structurel de la dynamique des usines et de données de panel standard au niveau des usines. Nous appliquons notre approche au miracle de la croissance indonésien de 1975 à 2015, en estimant le modèle sur 40 ans de données microéconomiques le long de la trajectoire de croissance observée, sans supposer que l'économie n'a jamais atteint un état stable. Nous constatons que la croissance due au rattrapage des changements antérieurs dans l'économie est essentielle et ne perd pas de son importance au fil du temps, car les ajustements sont lents et les changements à l'échelle de l'économie fréquents.Le deuxième chapitre quantifie les coûts globaux des relations politiques à l'aide d'un modèle d'équilibre général dans lequel les entreprises ayant des relations politiques bénéficient de subventions à la production et dépensent de manière endogène des ressources dans des activités de recherche de rente. Le modèle est estimé de manière structurelle à l'aide de riches données au niveau de l'entreprise pour le secteur manufacturier indonésien et d'une mesure de la connectivité politique au niveau de l'entreprise basée sur une expérience naturelle. Je constate que les subventions accordées aux entreprises connectées sont trop élevées et dispersées, coûtant à l'économie entre 1,0 et 4,7 % de la production globale.Le troisième chapitre de ma thèse propose une nouvelle approche pour estimer les compétences des fonctionnaires, un élément clé pour étudier comment la composition et la sélection des fonctionnaires influencent la capacité et le développement de l'État. Cette approche est applicable dans des contextes où la production du gouvernement n'est pas observée et où les salaires du gouvernement ne donnent pas d'informations sur les différences de compétences. L'approche en trois étapes consiste d'abord à estimer les compétences à partir des salaires versés pour des emplois comparables dans le secteur privé, puis à relier ces compétences à des éléments observables liés aux compétences à l'aide d'outils d'apprentissage automatique et enfin à prédire les compétences des fonctionnaires hors échantillon. J'applique la nouvelle méthode d'estimation à de riches données de panel indonésiennes au niveau des ménages de 1988 à 2014, et je montre deux applications principales. Premièrement, je quantifie le fait que les fonctionnaires sont hautement sélectionnés, que leurs compétences se sont accrues, mais que leur prime de compétence a diminué au fil du temps. Deuxièmement, j'analyse la fixation des salaires des fonctionnaires : le gouvernement indonésien verse une prime salariale d'au moins 30% en fonction des compétences, dont environ un tiers est dû à l'écart salarial important entre les hommes et les femmes dans le secteur privé indonésien.
,What drives economic growth and development and how do poorer countries become richer? This fundamental question on the Macroeconomics of Development is the underlying motivation for this thesis. The three chapters focus on different aspects of the development process.In the first chapter, co-authored with Oscar Fentanes, we ask how to quantify the effect of policies in economies where firms face adjustment frictions and the economic environment changes constantly. In such settings, at any given point in time, the economy responds to new changes in policy while still adjusting to previous changes. We show how to empirically disentangle the two using a structural model of plant dynamics and standard plant-level panel data. We apply our approach to the Indonesian Growth Miracle from 1975 to 2015, estimating the model on 40-years of micro data along the observed growth path without assuming that the economy is ever at a steady state. We find that growth from catching-up to previous changes in the economy starting from initial conditions in 1975 accounts for 42% of Indonesia’s subsequent industrialization. However, rapid changes in the economy induce new growth, such that the economy in 2015 is as far away from its steady state as in 1975.In the second chapter, I quantify the aggregate costs of political connections using a general equilibrium model in which politically connected firms benefit from output subsidies and endogenously spend resources on rent-seeking activities. The model is structurally estimated using rich firm-level data for the Indonesian manufacturing sector and a firm-level measure of political connectedness based on a natural experiment from the authoritarian rule of Suharto at the end of the 1990s. A major innovation is to non-parametrically identify the output subsidy from differences in distributions of revenue-based total factor productivity (TFP) across connected and non-connected firms. In general equilibrium, both the distribution and the level of subsidies to connected firms matter. I find that subsidies to connected firms are too high and dispersed, costing the economy between 1.0-4.7% of aggregate output. At most, 45% of these output costs are due to the misallocation of factors of production towards connected firms. The large remainder is explained by the costs of subsidizing connected firms instead of putting saved subsidies to more productive use.The third chapter in my thesis provides a new approach to estimate government worker skills, a key input to study how the composition and selection of government workers drives state capacity and development. The approach is applicable in settings where government output is unobserved and government wages are uninformative about skill differences. The three-step approach first estimates skills from wages in comparable jobs in the private sector, then relates these skills to skill-related observables using Machine Learning tools and finally predicts government worker skills out-of-sample. I apply the new estimation approach to rich Indonesian household-level panel data from 1988 to 2014, showing two main applications. First, I quantify that government workers are highly selected, that their skills have increased, but that their skill premium has declined over time. Second, I analyze government wage setting: the Indonesian government pays a wage premium of at least 30% conditional on skills, about 1/3 of which is driven by the large gender wage gap in Indonesia's private sector.
Item Type: | Thesis (UNSPECIFIED) |
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Other titles: | Essays in Macro Development |
Language: | English |
Date: | 2 July 2024 |
Keywords (French): | Développement économique -- Modèles mathématiques -- Indonésie, Macroéconomie -- Modèles mathématiques |
Subjects: | B- ECONOMIE ET FINANCE |
Divisions: | TSE-R (Toulouse) |
Ecole doctorale: | Toulouse School of Economics (Toulouse) |
Site: | UT1 |
Date Deposited: | 11 Jul 2025 13:20 |
Last Modified: | 11 Jul 2025 13:20 |
URI: | https://publications.ut-capitole.fr/id/eprint/51017 |