Hien, Nopire Severin (2024) Maintien de l’entreprise et protection des créanciers dans le droit OHADA des procédures collectives internationales. École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse).

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Abstract

Aux relations économiques internationales, les difficultés internationales, et par ricochet, les faillites internationales. Cette notion étant connue également sous l’appellation de l’insolvabilité transfrontalière, le droit OHADA a ingénieusement consacré un vocable pragmatique et bien plus que commode à son cadre juridique des faillites internationales : les procédures collectives internationales. En effet, le contexte de mondialisation des relations commerciales ou économiques suscitant le besoin de sécurité qui se manifeste particulièrement par la nécessité de consécration des mesures conjoncturelles a amené le législateur OHADA à créer tout un système juridique autour de la thématique des procédures collectives caractérisées par un élément d’extranéité. Il a ainsi institué un véritable droit international privé de l’espace OHADA des faillites qui n’existait pas avant l’avènement du traité OHADA. À l’instar des systèmes des faillites internationales modernes, le droit OHADA des entreprises en difficulté a construit son système sur la base de la mixité des théories en présence et surtout empruntée fondamentalement de la loi type de la CNUDCI et du droit communautaire européen. Ainsi, ce système OHADA de l’insolvabilité internationale se caractérise par l’application de la théorie unité et universaliste des faillites internationales, dosée par la théorie pluraliste et territorialiste.Cette thèse se propose de décrire quelques failles de cet arsenal juridique dans le processus du maintien des entreprises et de la protection des créanciers. Elle vise également à convaincre le législateur de la nécessité de renforcement du droit OHADA des procédures collectives internationales et du comblement des lacunes et du vide juridique qui de façon ostentatoire tendent à le disqualifier de son caractère mimétique pourtant envisageable et réalisable. À ce propos, une attitude conciliante lui permettra, tout en conciliant les intérêts des créanciers et du débiteur dans les mécanismes de reconnaissance et coordination des procédures collectives, de reconnaitre et corriger quelques erreurs législatives fondées sur l’exclusion de certaines procédures et catégories de sociétés, sans lesquelles, les objectifs généralement chers au droit OHADA et particulièrement ceux du droit des entreprises en difficulté seraient une arlésienne dans les procédures collectives internationales.

To international economic relations, international difficulties, and by extension, international bankruptcies. This notion being also known as cross-border insolvency, OHADA law has ingeniously devoted a pragmatic and much more than convenient term to its legal framework for international bankruptcies : international collective procedures. Indeed, the context of globalization of commercial or economic relations giving rise to the need for security which is particularly manifested by the need to consecrate economic measures has led the OHADA legislator to create an entire legal system around the theme of collective procedures characterized by a foreign element. It thus established a real private international law for the OHADA area of bankruptcies which did not exist before the advent of the OHADA treaty.
Like modern international bankruptcy systems, OHADA law for companies in difficulty has built its system on the basis of the mix of theories present and above all borrowed fundamentally from the UNCITRAL model law and
European Community law. Thus, this OHADA system of international insolvency is characterized by the application of the unity and universalist theory of international bankruptcies, balanced by the pluralist and territorialist theory.
This thesis aims to describe some flaws in this legal arsenal in the process of maintenance of the company and protection of creditors. It also aims to convince the legislator of the need to strengthen OHADA law on international collective procedures and to fill the gaps and legal voids which ostentatiously tend to disqualify it from its mimetic
character, which is nevertheless possible and feasible. In this regard, a conciliatory attitude will allow it, while reconciling the interests of creditors and the debtor in the mechanisms for recognition and coordination of collective procedures, to recognize and correct some legislative errors based on the exclusion of certain procedures and categories of companies, without which, the objectives generally expensive to OHADA law and particularly those of the law of companies in difficulty would be an arlesian in international collective procedures.