De Menna, Bruno (2020) Essays on the Risk-Taking Channel of Monetary Policy Transmission in the Euro Area. École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse).

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Abstract

La thèse s'inscrit dans les débats en macroéconomie bancaire dédiés au canal de prise de risque par transmission de la politique monétaire. Ainsi, j'aborde cette problématique sous trois angles différents au sein du secteur bancaire de la zone euro, et mobilise de multiples stratégies d'évaluation qui contribuent à une meilleure compréhension de l'impact de la politique monétaire sur le risque de crédit. Premièrement, j'étudie comment le canal de prise de risque de la politique monétaire interagit avec le niveau d'endettement des établissements bancaires après la crise des subprimes. Sur base de techniques de panel dynamiques, je montre que le risque de crédit est associé négativement aux variations de taux, et que le degré de concurrence dans les industries bancaires nationales tend à renforcer cet effet. Je suggère également que cette relation négative est plus prononcée pour les banques ayant des niveaux d'endettement plus élevés. Cependant, ces résultats pour la zone euro sont très différents de ceux observés dans le secteur bancaire américain, ce qui confirme que le temps, les conditions géographiques, ainsi que la configuration des marchés bancaires locaux doivent être pris en compte dans l'examen de l'impact de la politique monétaire sur le risque de crédit. J'examine ensuite l'impact conjoint du capital bancaire et de la liquidité de financement sur le canal de prise de risque de la politique monétaire. En utilisant des données sur la zone euro de 1999 à 2018, je mets en lumière un effet d'éviction des dépôts avant 2008, justifiant la mise en place simultanée de ratios de capital et de liquidité de financement afin d'atténuer la transmission de la politique monétaire au risque de crédit. L'analyse met également en évidence l'absence de cet effet d'éviction des dépôts pour les banques peu efficaces après 2008. Ce résultat implique que les banques inefficaces opérant dans un environnement à taux bas font face à un dilemme entre stabilité financière (par amélioration de leur ratio de fonds propres) et liquidité de financement (par amélioration de leur ratio de dépôts). Ces résultats posent question quant à l'uniformisation des exigences de liquidité de financement au sein de la zone euro comme suggéré par Bâle III. Enfin, j'étends l'analyse au cas particulier des banques coopératives et du prêt relationnel. En raison de spécificités locales, régionales et nationales, ces organismes de crédit peuvent réagir de façon très différente à une même politique monétaire, commune en zone euro. Premièrement, je ne trouve pas de preuve empirique montrant la présence d'un canal de prise de risque pour les banques coopératives dites consolidées (c'est-à-dire peu engagées vis-à-vis du prêt relationnel), alors que ce canal est largement mis en évidence dans la littérature pour les banques non-coopératives dans la zone euro. Par conséquent, les banques coopératives consolidées semblent ne pas augmenter leur risque de crédit face à un assouplissement de la politique monétaire. Par ailleurs, la rentabilité des banques coopératives qui, au contraire, tentent de préserver leurs pratiques de prêt relationnel est davantage affaiblie dans un environnement à taux bas par rapport aux banques coopératives ayant opté pour une consolidation de leurs activités. Ce résultat soulève la question de la viabilité du prêt relationnel lorsque les taux se maintiennent à des niveaux (très) bas sur une longue période. Enfin, je montre que les banques non-coopératives et les banques coopératives relationnelles sont toutes deux touchées par le canal de prise de risque de la politique monétaire. Néanmoins, j'avance que de telles similitudes ne surviennent pas pour les mêmes raisons: le prêt relationnel est associé à un processus radicalement différent de celui des prêts dits transactionnels, ces derniers consacrant des proportions beaucoup plus faibles de leurs actifs à des prêts aux petites entreprises ou aux entreprises ayant un ancrage territorial fort.

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The thesis contributes to recurrent debates in the macroeconomics of banking regarding the risk-taking channel of monetary policy. As the unifying theme of the present essays, I tackle this issue from three different angles with a special focus on the euro area. I rely on available data and different identification strategies to deliver up-to-date empirical evidence contributing to a deeper understanding of the monetary policy impacts on credit risk. In the first chapter of the thesis, I investigate how the risk-taking channel of monetary policy interacts with the degree of leverage in banks' balance sheets after the Global Financial Crisis of 2008 (GFC). Using dynamic panel techniques, I first find significant statistical evidence that credit risk is negatively associated with variations in interest rates, while competition in national banking industries tends to enhance this effect. I also suggest that this negative relationship is most pronounced for banks with relatively high levels of leverage, which is consistent with a ‘‘search for yield’’ effect. These results for the euro area are strikingly different from the U.S. banking industry, confirming that time, geographical circumstances, and local banking market conditions are key in understanding the impact of monetary policy on credit risk. The second chapter investigates the joint impact of bank capital and funding liquidity on the monetary policy's risk-taking channel. Using data on the euro area from 1999 to 2018 and triple interactions between monetary policy, bank equity, and funding liquidity, I shed light on a ‘‘crowding-out of deposits’’ effect prior to the GFC, which supports the need for simultaneous capital and funding liquidity ratios to mitigate the monetary transmission to bank credit risk. Interestingly, the analysis also highlights a missing crowding-out of deposits effect among low-efficiency banks in the aftermath of the GFC. Consequently, a trade-off arises between financial stability and increased funding liquidity, requiring a special treatment for inefficient banks operating in a low interest rate environment. These results challenge the implementation of uniform funding liquidity requirements across the euro area as by the Basel III framework suggests. The third and last chapter extends the analysis to the special case of cooperative banks and relationship lending in the euro area. These financial intermediaries tell a different story between countries and therefore imply different responses to a common monetary policy. Accordingly, I find no evidence of the presence of a risk-taking channel of monetary policy for consolidated (i.e., less committed to relationship lending) cooperative banks, whereas the results indicate extensive evidence of a risk-taking channel in the euro area for non-cooperative banks (see also the previous chapters of the thesis). Therefore, consolidated cooperative banks seem not to raise their credit risk significantly when monetary policy is eased. Further, I highlight that the profitability of cooperative banks preserving their relationship lending model is more severely hit by a low interest rate environment compared to cooperative banks opting for consolidation. This finding raises issues on the mid-term durability of relationship lending as interest rates have been low for an extended period in the European banking industry. I ultimately find that both non-cooperative banks and relationship-based cooperative banks are concerned about the risk-taking channel of monetary policy transmission, which results in an increase in their credit risk under accommodating monetary conditions. Nevertheless, I suggest that such similarities do not exist for the same reasons, as relationship lending is associated with a fundamentally different lending process than transactions-based lending technologies, which devote significantly lower proportions of their assets to lending to small businesses.

Item Type: Thesis (UNSPECIFIED)
Other titles: Essais sur le canal de prise de risque par transmission de la politique monétaire en Zone Euro
Language: English
Date: 10 December 2020
Keywords (French): Politique monétaire -- Zone Euro, Banques -- Zone Euro, Prise de risque
Subjects: B- ECONOMIE ET FINANCE > B1- Généralités
Divisions: Laboratoire d'Études et de Recherches sur l'Économie, les Politiques et les Systèmes sociaux (Toulouse)
Ecole doctorale: École doctorale Droit et Science Politique (Toulouse)
Site: UT1
Date Deposited: 27 Jan 2021 12:50
Last Modified: 25 Jul 2022 16:15
URI: https://publications.ut-capitole.fr/id/eprint/42303
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