Casula, Marina (2019) « La vie simple » ? : paradoxes et projets de développement au Vanuatu. In: Îles 2019."Les îles à venir". Regards croisés des sciences, des cultures et de la société, 17-19 ocotobre 2019, Brest.

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Abstract

En septembre 2017, lors de mon premier séjour d’enseignement à Port-Vila, la capitale du Vanuatu, j’abordais la question du vécu insulaire et de l’îléité (Bonnemaison, 1990) avec un groupe d’étudiants. Discutant de leurs ressentis et de leur rapport à leurs îles d’origine, une étudiante s’exprima ainsi « Vous savez, Madame, chez nous c’est la vie simple ! »

Ce sentiment sincère et intimement vécu ne peut cependant pas effacer les paradoxes, plus ou moins profonds, du développement socio-économique de l’archipel mélanésien.

Si Efate, l’île-capitale, est bien inscrite dans l’économie de marché globalisée, accueillant investisseurs chinois, australiens sans oublier certains ni-vanuatu, force est de constater qu’une grande majorité de la population des îles plus lointaines vit toujours d’une économie de subsistance, où le « jardin », la pêche ou l’élevage ont encore une place centrale. De même que la « Kastom » (coutume) est encore bien présente, et cela même dans la capitale (Rousseau, 2017).

Le « Plan de développement national durable 2016 à 2030 » ou « plan du peuple » repose sur un certain nombre d’objectifs directeurs qui illustrent les aspects ambivalents mais en même temps complémentaires de la stratégie gouvernementale.

Alors que d’un côté le gouvernement mise sur un développement économique mondialisé en s’inscrivant dans des échanges marchands et financiers (comme certaines activités offshore, par exemple) cherchant à faciliter les « opportunités d’affaires », il affirme en même temps un soutien à une économie traditionnelle, informelle, fondée sur les savoir-faire locaux, tournée vers une consommation autarcique, notamment des produits alimentaires, et qui relève de ce que certains acteurs nationaux et locaux appellent la kastom economi (Wittersheim, 2011).

Autour de cette dynamique se greffe également la volonté de soutenir la filière touristique en valorisant le made in Vanuatu, voire en définissant quelques parcours touristiques entièrement dédiés à ces productions locales, soutenant des marchés de producteurs et de productrices, parfois organisés au sein d’associations ou de coopératives, comme Activ (Alternative Communities Trade in Vanuatu), connu notamment pour sa production de chocolat sous la marque Aelan (qui signifie « île » en bislama).

Cela ne se fait pas toutefois sans accrocs comme en atteste la déception récente des artisans locaux et des autorités locales de Port-Vila qui s’étaient préparés au débarquement de plusieurs milliers de touristes lors de l’escale d’un des plus grands navires de croisière du monde, le « Ovation of the seas ».

A partir de mes observations récentes et de données recueillies sur le terrain, je souhaite donc explorer la complexité des projets de développement au Vanuatu qui me semble relever d’une dynamique d’innovation sociale que l’on peut rencontrer dans d’autres contextes insulaires et qu’il n’est pas sans rappeler la figure de l’île laboratoire (Meistersheim, 1999, 2001).

Item Type: Conference or Workshop Item (Speech)
Language: French
Date: 2019
Uncontrolled Keywords: Vanuatu, kastom economi/ traditional economy, paradoxes, social innovation, sustainable development
Keywords (French): Vanuatu, Kastom economi/ économie traditionelle, paradoxes, innovation sociale, développement durable
Subjects: B- ECONOMIE ET FINANCE > B1- Généralités
F- SCIENCES HUMAINES > F1- Histoire. Géographie
F- SCIENCES HUMAINES > F2- Sociologie
Divisions: Institut du Droit de l'Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication (Toulouse)
Site: UT1
Date Deposited: 24 Mar 2020 08:59
Last Modified: 27 Oct 2021 13:38
URI: https://publications.ut-capitole.fr/id/eprint/34457
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