@incollection{publications24499, month = {January}, author = {H{\'e}l{\`e}ne Poujade}, series = {Colloques de l'IFR : 32}, booktitle = {L'entreprise et l'art}, title = {L'entreprise amatrice d'art - L'entreprise m{\'e}c{\`e}ne: le denier de l'art}, publisher = {Presses Universit{\'e} Toulouse 1 Capitole / LGDJ}, pages = {31--48}, year = {2018}, url = {https://publications.ut-capitole.fr/id/eprint/24499/}, abstract = {A l?image des fid{\`e}les qui, par leur contribution au ? denier du culte ?, permettent {\`a} l'{\'E}glise d'assumer sa mission, qu?en est-il de la contribution des entreprises au ? denier de l?art ? pour asseoir sa fonction de cr{\'e}ation et de diffusion de la vie de l?esprit ? Mais avant d?explorer ? les voies possibles du financement ? par l?entreprise amatrice d?art, encore faut-il, en pr{\'e}alable, s?assurer que cette id{\'e}e m{\^e}me d?une ? entreprise m{\'e}c{\`e}ne ?, telle une g{\'e}n{\'e}reuse fid{\`e}le, puisse {\^e}tre emprunt{\'e}e ! Or, cela n?a rien d?{\'e}vident tant l?expression retenue pr{\'e}sente son lot de contradictions. N?enseigne-t-on pas que l?entreprise, qu?elle soit sous forme individuelle ou soci{\'e}taire, est transcend{\'e}e par l?id{\'e}e de lucre ? En ce sens, l?absence de contrepartie, consubstantielle au m{\'e}c{\'e}nat, contrarierait toute perspective de financement de l?art par l?entreprise. Le but non lucratif {\'e}tant le crit{\`e}re qualifiant d?autres groupements , il y aurait donc fort {\`a} penser que cette vocation philanthropique reste de leur domaine r{\'e}serv{\'e} ; {\`a} l?exclusion des entreprises. D{\'e}fendre l?id{\'e}e d?une ? entreprise philanthropique ? para{\^i}t en ce sens compromis tant la charit{\'e} sied mal avec sa fonction naturelle. Pourtant, cette vision manich{\'e}enne selon laquelle, d?un c{\^o}t{\'e}, les pouvoirs publics serviraient l?int{\'e}r{\^e}t g{\'e}n{\'e}ral, tandis que, de l?autre, l?entreprise serait anim{\'e}e par la seule qu{\^e}te du profit, doit {\^e}tre abandonn{\'e}e. C?est d?ailleurs en cherchant {\`a} comprendre les motivations des entreprises m{\'e}c{\`e}nes que la puret{\'e} de la doctrine philanthropique s?effrite. D{\'e}passant la mission {\'e}conomique des entreprises, il est d{\'e}sormais acquis que cet acte de g{\'e}n{\'e}rosit{\'e}, rarement intuitif, est souvent con{\cc}u comme une v{\'e}ritable strat{\'e}gie de communication. Par lui, l?entreprise cherche non seulement {\`a} optimiser son impact sur la cause soutenue, mais encore {\`a} cr{\'e}er une valeur immat{\'e}rielle. L?animation culturelle devient alors le point d?orgue de son image . Au-del{\`a}, ne n{\'e}gligeons pas l?enjeu r{\'e}sidant dans les diff{\'e}rentes incitations fiscales vou{\'e}es {\`a} encourager l?intervention des entreprises au chevet de l?art. Elles sont d?ailleurs devenues l?un des {\'e}l{\'e}ments caract{\'e}ristiques de son r{\'e}gime , y compris {\`a} l?{\'e}chelon europ{\'e}en . Ces ? niches ? font flor{\`e}s. Ainsi, si l?int{\'e}r{\^e}t commercial ou fiscal que poursuit l?entreprise donatrice ne constitue pas le motif d{\'e}cisif de son engagement, cela ne signifie pas pour autant qu?ils doivent {\^e}tre tus. Loin de se r{\'e}duire {\`a} un amour {\'e}th{\'e}r{\'e} des formes esth{\'e}tiques, l?action du m{\'e}c{\`e}ne repose sur ces diverses consid{\'e}rations. Le don serait ainsi par{\'e} de nombreuses vertus ! Tandis que l?entreprise peut {\^e}tre instrumentalis{\'e}e par l?art, l?inverse est {\'e}galement vrai. Levons donc le voile sur cette antinomie de ? l?entreprise m{\'e}c{\`e}ne ? qui n?est, somme toute, qu?apparente.} }